Vendredi 7 Novembre

Une journée peu palpitante: il nous faut remonter vers le Laos et on passe donc 11h dans un bus Phnom Penh-Stung Treng. Arrivés a Stung Treng, on ne trouve rien d’autre qu’un ville-dortoir. Sa proximité avec la frontière en fait un lieu de transit. Il n’y a donc pas vraiment d’ambiance, une atmosphère bizarre de gens qui sont sur le départ, qui ne sont pas la pour créer quelque chose, qui sont juste en attente. Le tableau est assez noir. Même notre ballade le long du Tonlé Sab se révèle plutôt triste malgré un joli coucher de soleil… Ne sachant que faire de notre temps, on est déjà attables au resto de la guesthouse à 18h, à siroter un petit verre en attendant l’heure du dîner.
Une poignée de français arrivent et s’installent à cote de nous. Ils ne sont qu’une petite dizaine mais font beaucoup de bruit. On les regarde d’un sale œil, fatigues de leur boucan, mais c’est peine perdue : du renfort arrive. La table se remplit, une deuxième vient se rajouter. Ils sont 15 puis 20, puis 30 voire plus.
Apres quelques bières, tout le monde est content, tout le monde s’aime et on commence à discuter avec l’un d’eux.
- « Vous faites quoi ici ?
- On est en vacances, on remonte sur le Laos.
- Tous ensembles ?
- Ouai.
- C’est un voyage organise ?
- Non non, on est amis.
- C’est vous qui vous organiser pour bouger ensembles ? A quarante ? Mais comment vous faites ? (déjà a plus de 4 on galère !)
- On a un bus pour nous.
- Et vous arriver à lever tout le monde le matin ? Y en a pas un qui fait le boulet et qui veut dormir jusqu'à pas d’heure ???
- Non, ça va.
- Vous êtes la pour combien de temps ?
- 50 jours.
- 50 jours ? Chapeau ! Mais vous faites quoi dans la vie ? Vous êtes tous en vacances ?
- Oui oui, c’est ça.
- Et c’est quoi votre boulot ?
- Euh… on est animateurs.
- Tous ?
- Euh… oui. »
Les réponses deviennent imprécises, il cherche à recentrer la conversation sur un autre sujet… Et puis il lâche un :
- « Bon, c’est confidentiel, en fait on a pas le droit de dire pourquoi on est la. »
On insiste un peu mais rien n’y fait.
Une heure après, ils ont 3-4 bières de plus dans le ventre et on revient à la charge ! Certains tiennent encore leur langue mais il y en a dans le lot qui commence a être un peu saoul, et l’information échappe : c’est une équipe de production et ils sont la pour le tournage d’une émission de télé-réalité qui sera diffusée en février.
Reste à savoir laquelle. On les triture un peu plus, on les amadoue en leur disant que, de toutes façons, on ne sera pas en France pour la regarder puisque on vit au Laos,… et finalement, on arrive à nos fins !Mais je vous en dis pas plus, je sais tenir ma langue moi !

1 commentaire:

Stephe a dit…

Mais quelle est cette emissions?? dis le moi, je tiendrais ma langue!!lol