Mardi 14 Octobre

Je me sens enfin un peu mieux. Ma fringale de dimanche m’a pas mal affaibli et à la fin de la journée, je ne pouvais pas sortir de mon lit pour aller aux toilettes sans m’appuyer. Lundi matin, mes jambes flanchaient encore à chaque pas, puis ça a été mieux dans la journée.
Ce soir j’ai été à Thakhek pour y voir la version lao de la fête des lumières : c’est la fin du carême bouddhiste (qui dure 3 mois et qui n’est pas plus contraignant que le carême catholique pour les non pratiquants…) et pour marquer le coup, des pirogues décorées avec des bougies circulent sur le Mékong à la nuit tombée.
Depuis Thakhek, je pouvais apercevoir la version thaïlandaise de la célébration et ça n’avait rien à voir : alors qu’au Laos, les pirogues étaient illuminées par quelques maigres bougies, les embarcations thaïlandaises étaient sacrement bien parées.
Cette fête est très importante au Laos et je n’avais jamais vu autant de laos au m² que ce soir ! Toutes les campagnes environnantes avaient dû rappliquer parce qu’il y a même eu un mini bouchon à l’entrée de Thakhek et qu’on a pris un petit bain de foule ! Mais rien de très effrayant et aucune chance de perdre le groupe : tous les occidentaux dépassent les locaux d’au moins une tête !
La soirée ne s’est pas fini très tard pour moi : demain, je suis d’astreinte. C’est un jour férié au Laos mais il en faut qui restent sur le chantier. Ca ne me pose aucun problème de travailler et j’ai accepté avec d’autant plus d’empressement que ça permet aux Laos de poser leur journée et de célébrer l’évènement en famille ou entre amis.
Dimanche 12 Octobre

Lever 5h45. Xavier, Gilles et moi nous sommes donne rdv a 6h30 a la RNT pour aller faire du velo sur le plateau de Nakai.

On decolle (presque) a l'heure et la ballade commence par une piste tout a fait convenable. C'est plat sur 6km, puis en cote sur 6km vers le plateau. Des le debut, je rame complet. J'ai la langue par terre ! Pourtant j'ai deja roule plusieurs fois avec Xavier et je suis quasi tout le temps sur ses talons.

Apres 12km a peiner, alors que j'ai fini la montee, j'inspecte mon velo histoire de savoir si il y est pour quelque chose. Effectivement, le frein arriere est totalement bloque sur la roue ! Moi qui me croyait bonne a faire demi-tour, me voila repartie avec 10 poumons en plus !
Par contre, cette histoire m'a bien casse les jambes et je ne les sens pas tres solides...

On s'enfonce ensuite dans des petits chemins pour faire du VTT cross. Ca monte, ca descend, il y a des caillasses, de la boue, des petites rivieres a traverser avec de l'eau jusqu'a mi-cuisse parfois,... C'est vraiment genial ! On se croirait dans Indiana Jones !
On croise 3 laos qui promenent leurs vaches au milieu de nulle part (pou nous, eux ils savent parfaitement ou ils sont) et on voit meme de petits villages de 3-4 "maisons".
Xavier
Gilles avec son GPS (on teste un nouveau sentier)
Apres une douzaine de km, le chemin se resserre jusqu'a etre juste assez large pour passer a velo (avec une vegetation luxuriante qui nous cingle les jambes au passage).
Puis on est bloque. Il n'y a plus de sentier et, encore une fois, vu qu'on est dans une region minee, on ne tente pas le diable et on fait demi-tour...

C'est la que la galere commence. Il est 11h30, je commence a avoir faim et me jambes sont comme du coton. Je ne fais plus confiance a aucun de mes muscles et les racines en travers, les troncs a escalader, les trous a eviter, les pentes ou le velo patine m'en font voir de toutes les couleurs... Pour corser encore l'affaire, je choppe une sangsue et, meme si je sais que ca n'est pas dangereux, ca ne m'aide pas.

Je peine a sortir du sous-bois et arrive a la piste, je n'avance plus. Fringale ? Aucune idee mais je n'ai qu'une envie: m'alonger par terre. Tant qu'on etait dans la foret, je savais que je ne devais pas faillir parce qu'on aurait du mal a venir m'y chercher mais la, je me relache et mon corps me fait sentir qu'il ne peut plus avancer...

Xavier et Gilles ont eu beau m'encourager pour finir, j'ai du appeler une voiture EDF pour qu'on vienne me chercher... C'est la premiere fois que ca m'arrive mais j'ai vu ce que c'etait. Tout va bien qui finit bien, je suis arrivee a la RNT a 13h30 et me suis bien requinquee ! Par contre ce soir je risque d'etre au lit aussi tot qu'une poule !

Quant a la sangsue, Gilles me l'avait enlevee en la tirant grace a 2 bouts de bois et le medecin m'a dit qu'il n'y avait aucun probleme (meme si pour l'instant ca fait un point bleu genre prise de sang ratee).
Retour à la RNT

Ces derniers jours, le sort s’acharne contre moi. Heureusement que je rentre de vacances : je suis reposée et il est difficile d’entacher ma bonne humeur !

Tout commence jeudi soir. A peine entrée dans ma chambre, je devine à l’odeur que les vêtements que j’avais laissé ont tous moisi à cause de l’humidité de l’air (98% !).
Je vais me laver les mains. Le tuyau de sortie d’eau de mon lavabo fuit.
Après 34h passées à voyager, j’ai bien envie de me doucher. Pas d’eau chaude... Je me lave à l’eau froide puis je vais ranger mon gel douche (il faut tout mettre dans les placards cadenassés sinon il y a des choses qui disparaissent quand les femmes de ménage passent, des bonbons à l’argent en passant par la patafix ou les produits de beauté…). Je laisse tomber le flacon et son contenu se répand sur le lino.
Je range mes affaires. Je me rends compte que mon carnet d’adresses a disparu pendant mon absence et que le coupable m’a juste laissé les feuilles volantes qui étaient à l’intérieur. Certes ça ne coûte pas cher mais c’est quand on ne l’a plus qu’on réalise comme ce petit répertoire est important…

Vendredi, j’apprends que j’aurais du refaire mon visa en rentrant sur les territoire lao. Je pensais que le mien était encore valide puisqu’il expire le 20 octobre, mais vu que mon statut n’est plus le même (je suis passée de stagiaire à VIE) le visa doit changer. Résultat : il va faut que je ressorte du territoire lao pour y rerentrer et faire un nouveau visa assez rapidement (ne me demandez pas pourquoi il faut que je ressorte, je n’ai toujours pas compris mais on est obligés).

Samedi, Aude (la responsable du pôle environnement jusqu’alors) m’a transféré l’intégralité de ses fonctions. Je me rends compte de tout ce que je vais devoir faire cette année et ça fait flipper : il n’y a plus qu’un poste là où il y en avait 3 jusqu’à présent. Ce poste, c’est moi…
A peine a-t-elle fini que mon manager débarque dans le bureau pour parler des congés. Le problème : tout le monde veut les poser entre Noël et le jour de l’an alors qu’il y a du travail. Il en faut pour rester. Lui, a pris du 24 Décembre au 3 Janvier (ben voyons…) donc il me fait comprendre que je risque de faire une croix sur mes vacances. Compte tenu du fait que je suis invitée à un mariage et à une cérémonie pour la publication d’un livre en Inde respectivement le 28 et le 31 Décembre, que je pense que c’est quelque chose qui arrive une fois dans sa vie, que j’avais vraiment envie d’y aller et prévu de prendre mes vacances à partir du 25 Décembre, que j’ai proposé de ne partir que le 27 Décembre du boulot pour ne pas partir toute la période entre le 25 Décembre et le 1er Janvier et que ça va sûrement être refusé quand même, je suis DEGOUTEE ! Ouai, jusque là je résistais à toutes les tuiles qui me tombaient dessus mais faut pas pousser mamie dans les orties non plus !

L’après-midi, Pascale et moi filons à Thakek pour tenter de régler cette histoire de visa. On doit traverser la frontière. C’est une ville au bord du Mékong mais il n’y a pas de pont pour aller en Thaïlande. On prend donc un bateau-navette et on tombe en panne au beau milieu du Mékong ! Il est 17h10, les frontières ferment à 18h. Après 20 minutes à batailler avec le moteur ou je ne sais trop quoi, le bateau repart. On arrive en Thaïlande. On passe la frontière. Les douaniers nous réclament de l’argent au passage (« C’est un jour férié national aujourd’hui, vous devez nous donner plus »… Gros embobinage qui ne fonctionne pas du tout puisqu’on n’y croit pas une seconde !). Bref, après avoir retraversé le Mékong, on se retrouve à la frontière lao à 17h45. Et là : le gars pour faire les visa n’est pas là ! Il est censé faire 8h-18h mais on apprend qu’il a la fâcheuse tendance à partir autour de 16h30. On l’appelle mais il n’est pas dans le coin et il nous propose de laisser nos passeports à l’immigration pour revenir les chercher demain. Ça sent l’entourloupe, on a moyennement envie de leur faire cadeau de 2 passeports français donc on va l’attendre. On patiente donc 1h dans un no man’s land (entre la frontière laotienne et la frontière thaïlandaise) avant que notre homme arrive. Finalement, tout va bien qui finit bien : on a eu nos visa et j’ai juste eu 45 minutes de retard à mon RDV téléphonique familial…
10 Septembre – 1er Octobre : Vacances en France !

Je rentre au Laos avec un diplôme d’ingénieur en poche !
Ballade en canoë sue la Xe Bang Fai.
Ca ne reste pas serieux tres longtemps... Pause dejeuner sur un petit ilot qui n'attendait que nous !
Puis, passage oblige quand on passe une journee avec des gars: ils font les clowns...
C'est repartit pour un peu de canoe.

Pour le coup, on ne croise pas un seul touriste ! Le trafic par voie fluviale est exclusivement utilisé par les locaux et les berges sont le terrain de jeu des enfants des villages en bordure de la Xe Ban Fai.







Lumieres de fin d'apres-midi.