Lundi 15 Juin
Oulala… Ca fait un bail que je n’ai pas écris… Désolée je n’ai même pas fini d’écrire mon post sur le Myanmar.
C’est que mon agenda était plein à craquer ces dernières semaines...
Depuis le 25 Mai en fait. J’avais décidé de démarrer ma recherche d’emploi à mon retour du Myanmar mais j’ai commencé à préparer et envoyer des candidatures le 25 Mai, suite à une demande urgente sur laquelle je ne souhaite pas encore donner de détails.
« Y’a pas d’impôts sur le rêve » (dixit la Maman). Je trouve cette phrase très belle mais je ne suis pas masochiste pour autant et je ne veux pas me faire de faux espoirs...
Bref, ça c’est la raison numéro 1.
La deuxième, c’est que je m’étais engagée à créer une chorégraphie d’aérobic pour le pot de fin d’année. Les femmes voulaient montrer à leurs hommes qu’on est en forme parce qu’on a fait du sport de façon assidue et j’ai essayé d’allier mouvements toniques et danse pour que ce soit sympa à regarder. Ca m’a demande un peu d’investissement mais c’est répéter et apprendre la chorégraphie aux autres femmes qui m’a pris un temps fou : quasiment tous les soirs pendant 3 semaines, à raison de 1 à 2h à chaque fois !
Et puis la troisième raison, c’est que mon appareil photo a rendu l’âme et que donc je ne peux plus mitrailler les paysages. A mon grand regret d’ailleurs… Moi qui voulais vous montrer l’évolution des rizières étapes après étapes c’est loupé. Ils en sont déjà à la repique…
A part ça je suis à 3 mois et demi de la fin de mon contrat et je ressens beaucoup de choses tellement contradictoires que je reste neutre en apparence.
D’un coté je suis contente de rentrer. J’ai très envie de revoir mes amis, ma famille, la France, le Sud-Ouest, l’océan, les cours de danse, les sorties, les spectacles, les musées, la montagne, le ski…
De l’autre je n’ai pas envie de retrouver les râleurs, les pleurnichards, les stressés, les pressés, ceux qui font la tête de bon matin, ceux qui ne disent jamais « Bonjour », les racailles et l’insécurité, les faux dilemmes « c’est horrible je n’arrive pas a décider quel vernis à ongle je mets», les klaxons dans les bouchons,… Et puis je vais sûrement être sans-emploi qq temps et j’ai d’autant plus de mal à l’accepter que je n’ai pas droit au chômage.
D’un coté je suis fatiguée de la vie en mode camping aussi bien dans ma chambre (coupures d’eau et d’électricité régulières, pas de cuisine, juste des cantines communes, même pas un fauteuil à peu près confortable dans la chambre, les vêtements qui moisissent tant l’air est humide,…) qu’à l’extérieur (les restos sont des cabanes, on doit aller en Thaïlande pour faire la moindre course, il n’y a pas d’endroit ou sortir, on est tout le temps poisseux à cause de l’humidité et de la poussière,…). J’en ai aussi assez de la vie en camp d’expatriés, des rumeurs, des on-dit, de passer mon temps libre avec mes collègues, des fêtes guindées, des pots de départs (en ce moment il y en a un par semaine et c’est toujours la même chose : l’apéro, le discours du directeur de Projet qui n’en fini pas parce qu’il est traduit en français, en anglais et en lao, l’ouverture du buffet à 22h, les gens qui parlent boulot, ceux qui font des blagues vaseuses parce qu’on est dans l’ambiance « chantier »,…),…
De l’autre je n’ai pas envie de laisser le Laos, les laos, leurs sourires, leur générosité, leur simplicité, la « Bo Pen Nyang » attitude («Y’a pas de problème »), leur calme, leur joie de vivre en dépit de leur misère,…
En plus de ça, je suis à la fois excitée et anxieuse de ne pas savoir ce que je vais faire après ce contrat : anxieuse a l’idée de ne pas trouver de boulot, excitée par la possible découverte d’une ville inconnue (voir d’un pays inconnu…), par les activités et les rencontres que je vais pouvoir faire.
Ca fait bien des raisons de passer du rire aux larmes. Pourtant - et je ne sais comment - je reste calme, impassible...